Les volcans participent de la spécificité et de la beauté d’un paysage, mais aussi des mythes et de l’histoire quotidienne des hommes qui vivent à leurs côtés. Qu’on pense au Vésuve qui a signé le destin d’une des cités les plus florissantes de l’Antiquité qu’était Pompéï ou encore à l’etna dont on raconte que son cratère abritait les forges du dieu Vulcain. C’est pourquoi les amoureux de la nature, les amateurs de sensations fortes comme les férus d’histoire reviennent indifféremment enchantés d’un voyage sur les flancs de ces cracheurs de feu au sommeil plus ou moins lourd.
Parc national depuis 1981, l’etna constitue la principale attraction de la sicile. L’immense plaine de Catane était occupée, jadis par un golfe, et ce sont des éruptions sous-marines qui ont provoqué l’apparition de l’etna. D’un périmètre de 165 km, il couvre 1 570 km2. Sa hauteur est de 3 350 m. Sur ses flancs, on distingue trois zones étagées : une zone cultivée, une zone boisée et une zone désertique. Ses plus anciennes manifestations ne remontent qu’à 500 000 ans.
On recense, aujourd’hui, sur le cône terminal 4 cratères actifs : la bouche dite centrale, la boca nuova (1968), le cratère N.-E. (en activité explosive) et le cratère subterminal S.-E.. Le volcan a eu de nombreuses éruptions sur ses flancs ; on distingue autour 160 groupes de systèmes éruptifs. Bien avant l’arrivée des Grecs, les Sicules regardaient la montagne fumante avec terreur et respect. Frappés par la violence des phénomènes volcaniques, ils firent de l’etna la demeure des géants Typhon et Encelade et le séjour des Cyclopes et de Vulcain.
L’histoire de l’etna n’est qu’une succession de catastrophes, puisque l’on compte plus de 135 éruptions meurtrières depuis l’Antiquité. Durant le Moyen Age, on enregistra toute une série d’éruptions, dont celle de 1381 qui détruisit entièrement Catane. La plus tragique eut lieu en 1669. L’éruption qui dura 122 jours provoqua la formation des monts Rossi. Le XVllle s. connut 16 explosions. Depuis le début du XXe s., l’activité ne s’est pas ralentie avec, là encore, 16 éruptions. L’éruption qui remonte à décembre 1991 a pris fin en mars 1993. Une nouvelle éruption a eu lieu pendant l’été 2001. Mais, l’institut volcanique de Catane a mis au point un système pour ralentir et dévier la lave.
L’ascension de l’etna sud : A Gravina di catania (8 km), vous verrez 2 cratères datant de l38l. De Nicolosi. Ce bourg, à 698 m d’alt., est appelé la porte de l’etna. Une randonnée dans les monts Rossi (1 h 30 A/R – fait découvrir l’un des plus grands cônes secondaires, d’un périmètre de 3 km, d’où jaillit la coulée de lave qui ravagea Catane en 1669. De Nicolosi à la télécabine. La strada dell’etna passe au pied des monts Rossi, puis entre les monts s. Leo (1 201 m) et les monts Albano (1 241 m) .
Elle se faufile à travers les coulées. Au km 32,4 une déviation conduit à Serra la Nave, à 1 715 m. La route monte à la casa Cantoniera, à 1 922 m, et à la gare de la télécabine. Il va sans dire en effet que l’etna est dangereux ; des éruptions récentes en sont les preuves les plus spectaculaires : en 1983 et 1993, des coulées de lave se sont poursuivies des mois durant, nécessitant l’évacuation de la Sapienza, ravageant des hectares de cultures. La coulée de 2001 a détruit la station de télécabine !
L’excursion : C’est l’une des plus anciennes du monde. Dès l’Antiquité, l’empereur Hadrien ne gravit-il pas le sommet de l’etna pour assister au lever du soleil ? Pour des raisons de securite, il n’est plus possible d’atteindre le bord du cratère central. Nous vous recommandons de vous informer sur place avant de partir. Par ciel couvert, le volcan est dans les nuages et vous ne verrez rien.
L’excursion dure une journée et ne présente pas de difficultés majeures. Avec un minimum de précautions, elle peut être effectuée par tout le monde (d’avr. à oct.). Au sommet, soufflent souvent des vents d’ouest violents. Prévoir des vêtements chauds, de bonnes chaussures de marche à défaut de chaussures de montagne et des lunettes. Vous devez être accompagné d’un guide.
De la télécabine au cratère : Partant de 1 923 m d’altitude, la télécabine parvenait à 2 608 m. près de la station arrivée du piccolo Rifugio. depuis la coulée de 2001, les bus remplacent la télécabine et atteignent le refuge Torre del Filosofo à 2900 m. Un petit édicule romain y a été érige. De Torre del Filosofo, des guides vous mènent jusqu’au pied du cratère S.-E., à 2950 m d’alt., où se trouvent quelques fumerolles. Si les conditions le permettent, partez avec des guides (payants) jusqu’aux cratères centraux.
Des vastes cavités circulaires toujours fumantes, se dégagent des exhalaisons de chlorure de soufre et de sulfate de sodium. Au fond bouillonne de la lave incandescente. Le panorama est spectaculaire. Des excursions nocturnes en jeep (SlTAS) permettent d’assister au magnifique lever du soleil.
L’ascension de l’etna Nord : Linguaglossa – Ce centre de l’industrie du bois est une très bonne base pour l’ascension du cratère par le versant N. (de juin à oct.). Musée ethnographique de l’etna et renseignements touristiques : Pro Loco, piazza Annunziata, 5. Ouv. t.l.j. de 9h30 à 12h et de 16h à 18h30 (fax 095.64.30.94).
L’excursion : La route de Mareneve conduit a la pinède (17 km) et au chalet delle Ginestre, à 1 425 m d’alt
Une route atteint en 7 km le refuge Pouchoz à Piano Provenzana, à 1800 m, départ de l’ascension. le service de bus tout-terrain (bus Star, via Roma 233, Linguaglossa (095.64.31.80 et 37.13.33) fonctionne t.l.j. avec départ de 9 h 30 à 16 h 30. L’excursion dure env. 3 h. Attention ! le cratère N.-E. est en activité explosive.
Randazzo : Cette ancienne cité médiévale est située a 754 m d’alt., sur le versant septentrional de l’etna et à 15 km du cratère central. Allez voir S. Maria qui fut construite entre 1217 et 1239 dans le style normand et défigurée au XIXe s. par une reconstruction partielle. Découvrez le chevet, les puissantes absides en pierre de lave et, sur les côtés, les portails du XVe s. L’intérieur a 3 nefs soutenues par des colonnes monolithes de pierre de lave avec chapiteaux, possède des fonts baptismaux en marbre de l’école gaginesque,
une très belle Crucifixion du XVIIe s. et une fresque du XIIe s. la chiesa s. Nicolo, du XIIIe s., a été, remaniée aux XVIe et XVIIe s. A l’intérieur, le baptistère du XIVe s., les bas-reliefs et la statue de S. Nicola soot dus aux Gagini. Non loin, la façade du palais Finocchiaro (1509) est de style gothico-Renaissance. La chiesa S. Mar tino (XIIIe et XIVe s.) a conservé son beau campanile crénelé du XIlle s. A l’intérieur, les fonts baptismaux sont en marbre rouge (1447). Admirez la statue de la Vierge à l’Enfant due a Gagini et un tabernacle gothique de marbre.
Adrano : Ce centre agricole se dresse sur une terrasse de lave à l’emplacement du célèbre sanctuaire du dieu Adranos. Des fouilles ont permis de mettre au jour de nombreux objets. Le long du jardin public, s’élève l’ex-monastère de s. Lucia, fondé en 1158. Sa monumentale façade, refaite en 1596, est coupée par une église surmontée de 2 clochers à coupoles quadrangulaires.
L’intérieur ovale est couvert de stucs bleu ciel et dores. Les buffets d’orgue sont de style rococo. Le château normand fut bâti au XIe s. et remanié au XIVe s. Cette massive construction est entourée d’un bastion doté de petites tours dans les angles. Il abrite le Musée archéologique. A g. du château, la chiesa Madre, église normande modifiée et défigurée par une façade moderne, abrite un crucifix peint sur bois du XVe s.
D’Adrano à Enna : Centuripe. Cette ancienne cité sicule, installée sur une colline, offre un panorama splendide de l’etna. Un petit musée contient des objets trouvés au cours de fouilles.
AGlRA (à 37 km à 1’O.). Dominée par un château médiéval, l’antique colonie grecque a vu naître Diodore de sicile, le premier historieo (ler s. av. J.-C. la chiesa s.Salvatore) avec sa façade du XVIe s. et son campanile en partie gothique, renferme un trésor (parchemins du XIIe s.). Dans la dtiesa s. AntoRio, se trouvent une statue de S. Silvestro (XVIe s.) et une peinture sur marbre. Dans la chiesa s. Maria del Gesil, crucifix peint par Fra Umile da Petralia.