Cosmétique bio – Définition et historique
Définition
Un cosmétique est un produit qui peut couvrir, selon notre désir, une ou plusieurs zones superficielles de notre organisme. En plus de sa mise en valeur sur le plan de l’esthétique corporelle, il nous protège contre les agressions du milieu naturel. En améliorant notre hygiène intime, le cosmétique nous apporte de la bonne odeur et une sensation de bien-être. Élément essentiel de la coiffure et du maquillage, le cosmétique transforme positivement l’image de l’individu aux yeux des autres. Il l’aide à préparer les différentes cérémonies et facilite son intégration dans la société. Sur le plan juridique, le cosmétique peut couvrir la peau, la chevelure, les ongles, la bouche (lèvres, système dentaire…) et les organes sexuels externes.
Un cosmétique bio est formé uniquement par des constituants naturels sous forme d’eau, de plantes ou de composants minéraux. Plus de 95 % des constituants végétaux d’un cosmétique bio doivent être produits par l’agriculture biologique. Ils peuvent être des huiles végétales ou essentielles, des essences de fruits, du karité et des eaux florales. Un cosmétique bio présente les garanties essentielles suivantes pour le consommateur :
- L’absence de silicones, de parfums et de colorants de synthèse.
- L’absence de produits qui provoquent des allergies ou qui sont dangereux pour la peau. Il s’agit surtout des conservateurs synthétiques comme les parabens, les phénoxy éthanols et la glycérine.
- L’absence de produits issus de ressources non renouvelables comme les dérivés du pétrole (huiles minérales, paraffine, vaseline…).
- A l’exception des produits provenant de l’apiculture, des dérivés du lait et des œufs, un cosmétique bio ne contient aucun autre composant d’origine animale.
- Absence d’OGM (organismes génétiquement modifiés).
- Absence de matières premières provenant d’animaux tués à cet effet.
- Essai du cosmétique bio sur des gens volontaires et non sur des animaux.
- Non recours aux méthodes de fabrication, d’emballage et de stockage dangereuses pour l’homme et l’environnement (produits chimiques).
- Utilisation d’emballages biodégradables ou qui peuvent être recyclés à 100 %.
Historique
Dans la préhistoire, l’homme avait utilisé des peintures pour son corps et son visage. Dans leurs rites funéraires, les anciens égyptiens ont mis au point des parfums, des huiles et des baumes pour momifier leurs morts. Les femmes du sud et de l’est de la méditerranée ont depuis longtemps utilisé le fard ou « khôl » pour leurs yeux (contour, paupières). Le « henné » donnait une teinte rougeâtre ou jaunâtre aux cheveux, aux paumes des mains, aux plantes des pieds et aux ongles. Une démocratisation du maquillage s’amorce à partir du XVIIIème siècle. Après la révolution de 1789, seules les femmes de la nouvelle classe gouvernante pouvaient se maquiller en utilisant une poudre pour blanchir leurs visages ou de l’eau de Cologne.
L’industrie des cosmétiques a connu un essor croissant au cours de la 2ème moitié du XXème siècle, même si l’expression cosmétique bio est très récente. Les nouveaux produits vendus à prix modestes étaient à base de synthèse ou fournis par la pétrochimie. L’engouement pour la beauté corporelle, la mode et le look était le résultat d’une publicité envahissante. En France, « Nature & Progrès » était la 1ère association qui a mis en garde contre les dangers des cosmétiques de synthèse et l’agriculture industrielle. Elle a été créée en 1964. L’émergence du mouvement écologique aux débuts des années 1970 : Élaboration du 1er cahier de charges de la fédération « Nature & Progrès » en 1972 et tenue de son 1er congrès à Paris en 1974. L’année 1986 a vu la création des 2 premiers labels des cosmétiques bio : Nature & Progrès + Cosmeco. Quatre ans plus tard, l’État créa le label ECOCERT. En 1996, les allemands créent leur label BDHI. L’année 2001a vu l’apparition du label Cosmébio. En 2003, après le dépôt officiel du cahier des charges au ministère français de l’industrie, la définition juridique d’un cosmétique bio, l’origine de ses constituants et les conditions de sa fabrication ont été fixés. En 2004, la « charte de l’environnement » a été adoptée par l’assemblée nationale comme une loi constitutionnelle.
Cosmétique bio – Pourquoi utiliser des produits biologiques ?
Respect de l’environnement
La majorité des composants végétaux des cosmétiques bios provient de l’agriculture biologique. En éliminant les engrais, les pesticides et les herbicides chimiques, l’agriculture biologique préserve 4 constituants essentiels de notre environnement : L’air, l’eau, le sol et le sous-sol (nappes…). En interdisant l’utilisation de composants chimiques dérivés de ressources non renouvelables comme le pétrole et les produits de synthèse, les cahiers de charges des labels de cosmétiques bios visent 2 objectifs : le développement durable et la préservation de l’équilibre des écosystèmes.
En interdisant l’utilisation de composants d’animaux tués pour ce motif et le testage des nouveaux produits cosmétiques sur les animaux, les labels respectent la biodiversité. En effet, seule la production qui n’affecte pas la vie de l’animal est tolérée, comme c’est le cas pour le miel ou les œufs. Pour assurer la traçabilité des cosmétiques bio de A à Z et donner plus de sécurité au consommateur, l’itinéraire de leurs composants naturels obéit à des contrôles rigoureux. Ils doivent provenir du commerce équitable. L’extraction des cosmétiques bios se fait sans irradiation et sans éthoxylation (procédés de fabrication des cosmétiques conventionnels). Avec des composants d’origine naturelle biodégradables à 100 % et des emballages recyclables, le cosmétique bio ne représente aucun danger pour l’environnement.
Richesse des cosmétiques bio
Dans le domaine des cosmétiques bio, on dénombre aujourd’hui plus de 110 composants naturels actifs provenant de l’agriculture biologique, de la végétation sauvage ou des minéraux. La richesse du cosmétique bio offre un éventail de choix très large pour les indications esthétiques ou thérapeutiques. Les constituants issus de l’agriculture biologique peuvent être classés dans les catégories suivantes :
- Les huiles végétales : Les plus utilisées sont l’huile d’olive, l’huile d’Avocat, l’huile d’Amande et l’huile d’Argan.
- Les beurres végétaux : comme le beurre de karité, le beurre de cacao, le beurre de mangue.
- Les huiles essentielles : elles sont utilisées à très faibles doses dans les cosmétiques de soins corporels. Dans les cosmétiques parfumés, la dose d’huile essentielle varie de 0,5 % à 10 % selon l’endroit choisi. Pour les peaux ordinaires, on utilise des huiles de Lavande ou de Géranium. Pour les peaux grasses, les huiles de Genévrier, de l’arbre du thé, de Cyprès, de Bergamote et de Pamplemousse sont les plus indiquées. L’huile de rose, de Camomille et de Néroli convient aux peaux sèches. Pour les peaux sensibles, on utilise l’huile de Camomille et de citron.
- Les émulsifiants naturels : comme la gomme d’une légumineuse appelée « Guar » et la cire d’abeille d’origine naturelle.
- Les extraits végétaux : Ils peuvent être naturels ou ayant subi des transformations chimiques à faible chaleur. En formes multiples (liquide, poudre, hydrolat…), ils peuvent provenir du thé vert, du riz, des racines d’iris, de l’ananas, de l’Avocat, de la Myrtille…
- Les tensioactifs : Les tensioactifs « doux » proviennent des huiles végétales. Les autres types ont un « bilan écologique acceptable ».
- Les conservateurs naturels : Les plus bénéfiques sont l’extrait de pépins de Pamplemousse, l’acide nitrique et benzoïque et la vitamine E naturelle extraite à partir de l’huile de tournesol.
- Les stabilisants naturels : on les obtient à partir du sucre et des céréales.
- Les additifs : Les arômes et les teintes d’un cosmétique bio sont naturels à 100 %. On les obtient à partir d’huiles essentielles de citron, de rose, de genévrier… Des baies, des fleurs, des racines et des algues sont cueillies dans des régions protégées de la pollution industrielle ou celle des transports. Les constituants minéraux et les oligo-éléments des cosmétiques bio sont très nombreux. A titre indicatif, on peut citer le potassium, le stéarate de magnésium, le calcium, les oxydes de fer et de zinc, le dioxyde de titane, les micas (surtout le sérécite), le nitrate de bore, le phosphore, le sel, l’argile, la craie, les boues et l’eau de la mer morte. Comme le manganèse et le sélénium, d’autres constituants minéraux ont un pouvoir antioxydant. Ils freinent le vieillissement de la peau.
Produits sains pour l’homme
Dans le domaine du cosmétique bio, la santé du consommateur est protégée de l’amont à l’aval. A l’amont, l’agriculture biologique n’utilise ni engrais chimiques, ni pesticides, ni herbicides, ni OGM. Il en est de même pour les plantes sauvages et les composants minéraux. Ces produits ne représentent aucun danger pour la peau ou pour le corps.
A l’aval, au stade de la fabrication, les composants végétaux sont mélangés avec des additifs dont la peau a besoin comme les acides gras essentiels, les vitamines et les actifs naturels qui sont 2 ou 3 fois plus efficaces que les actifs synthétiques. Ces actifs naturels représentent 30 à 99 % de la composition totale (1 % dans un cosmétique conventionnel) ! Les procédés de fabrication comme la macération, la distillation par la vapeur d’eau, la fermentation et la décoction ne les dénaturent pas. Les colorants et les parfums naturels ajoutés proviennent des huiles essentielles biologiques. Les parabens (conservateurs de synthèse cancérigènes), les sels d’aluminium, les colorants et les parfums de synthèse, le silicone, la glycérine synthétique (alcool), les dérivés du pétrole comme la paraffine et la vaseline (gelée de pétrole), les PEG (polyéthylènes glycols utilisés dans les gaz de combat) et les PPG (propylènes glycols) sont interdits. Les PEG et les PPG sont hautement toxiques.