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Maison passive : tout savoir pour construire la sienne

N’est pas maison passive n’importe quelle construction! Elle doit respecter quelques principes de base. On vous explique.
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Maison passive : tout savoir pour construire la sienne © Arkana

Notre pays s’est fixé l’année 2050 comme échéance pour atteindre la neutralité climatique. Une décision lourde de conséquences pour le marché du logement. Bye-bye la construction conventionnelle… Désormais, c’est la maison passive qui a la cote!

Qu’est-ce qu’une maison passive? 

Le terme “maison passive ou habitat passif” fait référence à la température ambiante de la maison. Il s’agit d’une construction qui garde une température constante, hiver comme été, sans nécessiter de système de chauffage ou de refroidissement traditionnel. Et une telle construction doit évidemment répondre à un cahier des charges très précis. Synonyme de “maison à faible consommation d’énergie”, elle fait référence à un standard de construction agréé. N’est pas maison passive n’importe quelle construction! Elle doit respecter quelques principes de base avant que Pixii, la plateforme indépendante de connaissances sur la construction zéro énergie lui délivre un certificat de maison passive.

Dans une maison passive, le vitrage – qui doit être triple – est orienté sud afin d’augmenter les apports solaires gratuits. En outre, des stores extérieurs efficaces sont prévus pour garder la chaleur sous contrôle. La consommation brute annuelle pour le chauffage et le refroidissement des pièces d’une maison passive ne doit pas dépasser 15 kWh/m2. Ici, un projet Arkana pour un particulier. © Nick Cannaerts

Climat intérieur confortable

Le grand défi? Réduire le chauffage et la climatisation. Une maison passive n’a pas besoin de recourir aux systèmes classiques de chauffage et de refroidissement. Cette dernière n’utilise que de l’énergie passive gratuite, comme le soleil, la chaleur humaine ou encore la chaleur émise par les appareils électriques.

Isolation maximale 

Pour garantir les performances d’une maison passive, il n’y a qu’une solution: une isolation optimale. Pour limiter les pertes de chaleur, il faut généralement 15 à 25 centimètres d’isolation au sol, 15 à 35 centimètres dans les murs et 20 à 40 centimètres dans le toit. Résultat: une enveloppe de bâtiment efficace qui empêche de ressentir le froid au niveau du sol, du toit et des surfaces vitrées.

Grande étanchéité à l’air 

En plus d’une isolation maximale, une maison passive doit également être totalement étanche à l’air. Si l’on compare l’isolation à un pull chaud, alors l’étanchéité à l’air de votre maison est le coupe-vent qui garantit qu’aucune chaleur ne s’échappe par les fissures et les trous de la façade.

Ventilation continue 

Dans une maison passive, les pièces sèches comme le salon et la chambre à coucher disposent d’un apport continu d’air frais. Les zones humides, quant à elles, comme la cuisine, la salle de bains ou les toilettes, l’air est évacué par des ouvertures de passage. Une ventilation optimale réduit considérablement la condensation et la formation de moisissures. Mais aussi les mauvaises odeurs dans la maison et améliore nettement la qualité de l’air.

La maison passive de l’architecte Gert Willemen à Kalmthout. Il dirige le bureau d’architecture d’intérieur ePROJECTEN, spécialisé dans la conception de nouveaux bâtiments à faible consommation d’énergie ou passifs, et dans la rénovation et projets d’intérieur utilisant des techniques à faible consommation d’énergie. © Marcel Van Coile

Esthétique écologique 

Bien que les exigences de construction d’une maison passive soient très spécifiques, la norme peut être atteinte avec une variété de technologies, de conceptions et de matériaux. “Sur le plan esthétique, il y a peu de limites. Néanmoins, il faut privilégier une maison au volume compact et veiller à la qualité et à l’emplacement des fenêtres. Celles-ci doivent être intégrées dans l’isolation de l’enveloppe, très performantes, munies de châssis isolants, étanches à l’air et à triple vitrage. Après expérience, je me rends compte que je n’ai pas accordé assez d’importance à ce dernier critère,” nous explique Gert Willemen, architecte et propriétaire d’une maison passive.

Ossature en bois 

Une maison passive peut être construite avec une multitude de matériaux, mais il est conseillé de le faire avec des matériaux écologiques comme l’ossature bois, l’une des méthodes de construction les plus respectueuses de l’environnement. En effet, le bois isole 15 fois mieux que le béton et offre une très bonne performance énergétique thermique. “Tous les styles d’architecture sont possibles, intervient Lisanne Govaerts d’Arkana, entreprise belge spécialisée dans la construction à ossature bois. Mais cette structure est idéale dans le cas d’une construction avec beaucoup d’ouvertures pour faire entrer la lumière naturelle et d’une optimalisation maximale de l’espace. En plus, comme elle est plus légère, la maison à ossature bois nécessite des fondations moins lourdes, et donc s’adapte à quasi tous les terrains”.

L’entreprisedeconstructionArkanaconsidèrelaconstructionàossatureenboiscommelatechniqued’avenir de la construction. Grâce à sa mise en œuvre méticuleuse, elle crée des maisons de qualité, dotées d’une grande étanchéité à l’air. L’isolation et l’étanchéité à l’air sont les éléments de base d’une maison économe en énergie. © Arkana

L’architecte Gert Willemen soulève toutefois quelques erreurs à ne pas commettre: “Il y a 15 ans, lorsque j’ai construit ma maison passive, c’était le début. Les architectes et les entrepreneurs n’avaient pas beaucoup de recul ni d’expérience. Dans le cas d’une construction à ossature bois, il faut faire très attention au confort acoustique intérieur. Le choix du terrain doit également être mûrement réfléchi. De préférence orienté sud ou ne comporter que des arbres à feuilles caduques au sud.”

“Il est également nécessaire d’effectuer au préalable un calcul des pertes de chaleur et des frais de refroidissement. Je conseille d’opter pour une protection solaire à l’est, à l’ouest et au sud. Cela peut se faire avec des plantations ou avec des surplombs au-dessus des fenêtres. De même, aujourd’hui, je construirais les chambres à moitié sous terre. En matière de construction passive, il est préférable de se laisser guider par un spécialiste qui connaît le matériau. Et de faire réaliser un test d’infiltrométrie et d’exiger une bonne étanchéité à l’air. Il est toujours intéressant d’installer un système de ventilation équilibrée. Même si vous construisez ou rénovez en respectant l’efficacité énergétique.”

Nouvelle construction ou rénovation? 

“En principe, toute maison existante peut être transformée en maison passive. Même si cela n’est pas toujours évident, précise Wouter Hilderson, conseiller technique chez Pixii. L’orientation de la maison est cruciale afin d’utiliser de manière optimale le soleil comme source de chaleur.” Ce que confirme Lisanne Govaerts d’Arkana: “La transformation d’une vieille maison en maison passive exige beaucoup d’expertise de la part de toutes les parties concernées. Tous les paramètres doivent être adaptés en conséquence, comme l’enveloppe isolante, l’étanchéité à l’air, l’orientation de la maison, la ventilation et le rayonnement du soleil…”

La maison privée de Filip Timmermans, l’un des fondateurs de l’entreprise Skilpod à Geel. Depuis 2012, Skilpod propose une technique de construction révolutionnaire en créant des maisons préfabriquées à faible consommation d’énergie dans son propre atelier. En plus d’une livraison rapide et complète, une maison Skilpod est vendue à un prix forfaitaire fixe. Le prix comprend l’ensemble des prestations: les fondations et les formalités administratives. Mais aussi l’électricité, les travaux de peinture et de sol, l’installation de la salle de bains et de la cuisine, les raccordements… le tout jusqu’au contrôle final. © Skilpod

Rapide et efficace

Aujourd’hui, la construction d’une maison passive à ossature bois n’est plus une aventure semée d’embûches. De plus en plus d’entreprises sont devenues expertes en la matière et certaines les construisent même dans leur usine. C’est le cas de Skilpod, société spécialisée dans les maisons préfabriquées à ossature bois, fondée par Filip Timmermans en 2012. “Il y a dix ans, j’ai voulu me lancer seul dans une telle construction. Mais j’ai été dégoûté par la complexité du processus, dit-il. Je me suis dit qu’il devait être possible de faire mieux, plus facile et surtout plus rapide.”

“Fort de mon expérience dans le secteur automobile, j’ai créé ma propre entreprise de charpentes en bois. Avec Skilpod, le client sait à quoi s’en tenir: il lui suffit de choisir l’une de nos huit maisons modèles et ses finitions. Nous nous occupons de tout le processus de construction et nous sommes transparents sur nos tarifs. Chaque maison modèle a un prix fixe, garanti sans suppléments et est construite en un rien de temps. Il faut compter environ trois mois après l’obtention du permis de bâtir. Et le jour où votre maison Skilpod est installée, il est déjà possible d’y prendre une douche.”

Contrepartie financière

En général, la construction d’une maison passive est plus coûteuse. “Le prix de revient de ce type d’habitat est déterminé par différents facteurs tels que la taille de la maison, le nombre de mètres carrés de surface habitable et la complexité de la conception, explique Lisanne Govaerts. Mais comme elle est très économe en énergie, les bénéfices sont immédiatement visibles sur la facture. En outre, comme elle répond déjà aux futures normes énergétiques, sa valeur en est augmentée.” Gert Willemen, propriétaire d’une maison passive, le résume par un ratio intéressant: “Construire est 15 à 20 % plus cher, mais y vivre est 60 % moins cher.”

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